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Textes d'opinion

La frénésie économique des élections

Les promesses électorales, c’est un peu comme les résolutions du jour de l’An. On se promet à soit même de faire du sport et de se remettre en santé, mais pourtant, après quelques semaines (ou mois pour les meilleurs!), l’entraînement prend le bord pour faire place aux vieilles habitudes! On recommence à se permettre des petites gâteries au restaurant le vendredi soir et à sauter le gym le dimanche matin. 

C’est exactement la situation à laquelle nous assistons en ce moment avec le déclenchement imminent des élections au Québec.

Pendant les trois derniers exercices financiers, le gouvernement a ralenti l’augmentation des dépenses en affichant des surplus cumulés à hauteur de 5,4 milliards $ et en mettant en place des politiques publiques qui ont permis de hausser notre cote de crédit provinciale.

Toutefois, récemment, en cinq jours, il a offert près de 2 milliards $ en subventions diverses, ce qui représente plus du tiers des surplus cumulés en quatre ans.

Devrions-nous rappeler au gouvernement les résolutions qu’il avait prises?

Vive les subventions! Ou pas…

Bien que la campagne électorale soit le moment idéal pour les politiciens de proposer leur plan économique, ça ne devrait pas être fait aux dépens des contribuables.

Les récentes annonces concernaient principalement des projets d’investissement et des subventions à certaines entreprises.

Nous avons à maintes reprises expliqué, à l’IEDM, que ces subventions nuisaient au bon fonctionnement du marché et n’enrichissaient pas les Québécois. Pourtant, le Québec verse deux fois plus de subventions aux entreprises que l’Ontario, en proportion de la taille de son économie.

L’an dernier, ce sont plus de 3,1 milliards $ qui ont été versées aux entreprises. Autrement dit, pour chaque dollar que l’État perçoit des entreprises privées, au moins 41 cents sont dépensés en subventions sous différentes formes.

À voir les promesses qui se multiplient et les programmes économiques, tout parti confondu, la tendance ne semble pas être sur le point de changer!

Pensons aux contribuables

Il y a, entres autres, un cadeau qui serait à la fois bénéfique pour les principaux intéressés et pour la croissance économique du Québec : un allègement du poids de la dette et une réduction fiscale pour les contribuables.

Au cours des cinq prochaines années, le ministère des Finances du Québec prévoit que la dette brute augmentera de 12,3 milliards $. Ce sont les prochaines générations qui subiront les effets pervers de ce poids sur leurs épaules. Déjà, en 2017, le gouvernement a versé plus de 9 milliards $ au service de la dette. Avec la tendance haussière des taux d’intérêt et les dépenses publiques qui continuent de croître, les paiements sur la dette risquent fort bien d’augmenter!

De plus, les Québécois sont encore et toujours parmi les plus taxés en Amérique du nord. Le poids de la fiscalité y est énorme. Leur permettre de garder une plus grande partie des fruits de leur travail favoriserait la croissance économique.

Si le gouvernement veut rendre service aux quelques 4 millions de contribuables qui payent de l’impôts, il devrait diminuer le poids de la fiscalité qui pèse sur eux.

Jasmin Guénette est vice-président aux opérations de l’Institut économique de Montréal. Il signe ce texte à titre personnel.

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