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Communiqués de presse

Oléoduc Trans Mountain : une mauvaise solution qui envoie un mauvais signal

Montréal, le 29 mai 2018 – L’achat par Ottawa du pipeline Trans Mountain de l’entreprise Kinder Morgan pour 4,5 milliards $ est une mauvaise solution qui envoie encore une fois le message que le Canada est peu accueillant envers les investisseurs, déplore l’IEDM.

« Le gouvernement va mettre 4,5 milliards $ en fonds publics dans un projet privé qui a eu l’approbation des organismes de réglementations, qui satisfait les critères environnementaux et qui a remporté 16 batailles juridiques l’une après l’autre. Au lieu de faire respecter la loi, le gouvernement nationalise un pipeline. Ça n’a aucun sens ! », dit Alexandre Moreau, analyste en politiques publiques à l’IEDM.

De plus, la décision d’Ottawa ne dissipe pas complètement l’incertitude entourant le projet, ajoute M. Moreau. « Même si le gouvernement fédéral relance les travaux d’expansion, rien n’assure que la guerre politique et juridique va cesser. Par ailleurs, au train où vont les choses, Ottawa pourrait même avoir de la difficulté à trouver un acheteur pour reprendre l’oléoduc dans le futur. Ce genre de projet appartient au secteur privé, et n’aurait jamais dû le quitter. »

Rappelons que l’annonce faite par Kinder Morgan en avril dernier de suspendre l’expansion de l’oléoduc Trans Mountain – un projet de 7,4 milliards $ qui devait créer des milliers d’emplois au pays – s’ajoutait à une série d’abandons de projets d’infrastructure importants au pays, totalisant 84 milliards $ depuis le début de l’année dernière seulement. La chute des investissements pétroliers et gaziers et l’abandon de projets risquent d’ailleurs de s’accentuer au Canada, en raison de l’érosion de notre compétitivité avec les États-Unis sur les plans réglementaire et fiscal.

« Le message que les investisseurs reçoivent, c’est : ‘ne venez pas faire des affaires chez nous. Même si vous répondez à toutes les exigences réglementaires, vous aurez quand même des bâtons dans les roues’ », explique Alexandre Moreau.

Le projet Trans Mountain, qui doit tripler la capacité des canalisations existantes afin d’acheminer jusqu’à 900 000 barils de pétrole par jour depuis l’Alberta jusqu’au port de Burnaby, en Colombie-Britannique, vise à élargir les marchés d’exportation des ressources pétrolières canadiennes. L’Office national de l’énergie prévoit en effet que la production de pétrole au pays augmentera significativement d’ici 2040 et que le Canada a besoin de ces débouchés.

« Ottawa n’aurait jamais dû laisser traîner les hostilités entre la Colombie-Britannique et l’Alberta à propos d’un projet auquel il avait déjà donné son aval. La conséquence est qu’aujourd’hui, les contribuables canadiens se retrouvent propriétaires d’un pipeline qu’une entreprise privée gérait avec succès. Alors que l’incertitude entourant l’avenir de l’ALÉNA nuit déjà au climat d’affaires, le Canada envoie un signal qui minera encore davantage le développement des ressources naturelles », conclut Alexandre Moreau.

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L’IEDM est un organisme de recherche et d’éducation indépendant, non partisan et sans but lucratif. Par ses études et ses conférences, l’IEDM alimente les débats sur les politiques publiques au Québec et partout au Canada en proposant des réformes créatrices de richesse et fondées sur des mécanismes de marché.

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Demandes d’entrevues : Pascale Déry, Vice-présidente, Communications et développement, IEDM. / Tél. : 514-273-0969 p. 2233 / Cell. : 514-502-6757 / courriel : pdery@iedm.org

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