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Textes d'opinion

Investir à Montréal : le fardeau fiscal reste très élevé

L’Institut C.D. Howe a publié récemment son classement 2017 sur le fardeau fiscal de l’investissement dans les grandes villes canadiennes. Ce rapport confirme, comme c’est le cas chaque année, que l’investissement à Montréal fait face à un taux effectif marginal d’imposition plus élevé que dans les autres métropoles canadiennes.

Le taux effectif marginal d’imposition est une mesure du fardeau fiscal auquel font face les investisseurs. Il mesure les incitations à investir en tenant compte de tous les types d’impôts appliqués aux bénéfices futurs des investissements présents, toutes les subtilités des systèmes fiscaux, ainsi que les déductions possibles.

En 2015, déjà, je posais la question à savoir si la Ville de Montréal faisait tout ce qu’elle pouvait pour séduire les investisseurs. Non, puisque comme ce classement l’indique, un dollar supplémentaire de revenu provenant de l’investissement était à l’époque taxé à hauteur de 79 cents. L’année suivante, en 2016, une légère amélioration abaissait ce fardeau à 75 cents.

Malheureusement, les choses ne se sont pas améliorées cette année. Cette mesure est même repassée à 79 cents. Sur ces 79 cents, les taxes municipales (dans lesquelles les auteurs incluent la taxe scolaire pour fin de comparabilité entre les grandes villes) représentent 62 cents, en hausse de deux cents cette année. Selon les auteurs de ce rapport, les taxes foncières, c’est-à-dire dans le cas du Québec, les taxes municipales, sont particulièrement dommageables à l’investissement. L’autre partie de la hausse provient de certaines modifications du gouvernement provincial en ce qui a trait aux crédits d’impôt pour l’investissement, qui font augmenter la part des impôts sur les sociétés de deux cents même si cet impôt a diminué.

Cette détérioration fait chuter le classement de Montréal. Alors que l’an dernier, seuls Saint-Jean (Nouveau-Brunswick) et Charlottetown (l’Île-du-Prince-Édouard) faisaient pire, cette dernière nous dépasse maintenant. Toutefois, ces deux villes ne sont pas de grandes destinations d’affaires et ne concurrencent pas directement Montréal pour attirer les entreprises.

Montréal est une ville superbe, où il fait bon vivre, jouissant de nombreux atouts pour attirer les investisseurs. Mais l’administration municipale plombe ces avantages par des taxes et des impôts parmi les plus élevés au Canada.

La Ville de Montréal aurait donc intérêt à poursuivre les efforts de réduction de son fardeau fiscal qui ont eu lieu dans certains arrondissements en 2017 et à les étendre au reste de la ville, afin d’attirer les investissements qui garantiront sa prospérité et le niveau de vie de ses citoyens.

Mathieu Bédard est économiste à l’Institut économique de Montréal. Il signe ce texte à titre personnel.

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