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Textes d'opinion

Le monde veut plus de pétrole canadien

La demande mondiale d’énergie augmentera de 30 % entre 2015 et 2040, selon l’Agence internationale de l’énergie (IEA).

Même si les énergies renouvelables jouent un rôle de plus en plus important, l’IEA prévoit que la demande de gaz naturel va augmenter de 50 % au cours de cette période, en bonne partie aux dépens du charbon, beaucoup plus polluant. La consommation du pétrole, elle, va augmenter de 12 %.

Le Canada est un important producteur de pétrole et de gaz naturel. Nous détenons la troisième réserve mondiale d’or noir en importance et nous sommes le cinquième producteur de gaz naturel. Compte tenu des difficultés rencontrées par l’industrie canadienne du pétrole et du gaz pour transporter ses produits vers les marchés, on peut cependant se demander si les consommateurs en veulent.

Or, deux sondages récents nous éclairent sur le point de vue des Canadiens et des citoyens de 30 autres pays sur les produits pétroliers canadiens. Les résultats en surprendront plusieurs.

Un premier sondage, réalisé par la firme Léger pour le compte de l’IEDM, tâte le pouls des Québécois ; un second recensement, très vaste, réalisé par la firme Ipsos pour le compte de l’Association canadienne des producteurs de pétrole, a sondé les citoyens de 32 pays répartis sur tous les continents.

Le Québec comme le reste du Canada

Commençons par les perceptions canadiennes. Les deux tiers des Québécois (65 %) préfèrent que le pétrole consommé au Québec provienne de l’Ouest canadien plutôt qu’être importé, selon le sondage Léger. Quelque 68 % de tous les Canadiens sont du même avis, selon Ipsos. Le Québec, qui est souvent présenté comme une province viscéralement opposée au pétrole de l’Ouest, n’est finalement pas si exceptionnel : tant les Québécois que les habitants du reste du pays favorisent le pétrole canadien. Parmi les 32 pays sondés, les Canadiens sont au troisième rang de ceux qui favorisent le plus leur propre production nationale.

Un autre résultat étonnant : le Canada arrive au premier rang parmi 11 pays producteurs comme source d’approvisionnement préférée pour le pétrole et le gaz naturel. Oui, au premier rang ! Le Canada profite sans doute d’une perception plutôt favorable sur d’autres sujets, par exemple sur l’existence d’un plan national de réduction des gaz à effet de serre et sur l’importance de tenir compte de l’environnement – et pas seulement de l’économie – dans les décisions concernant l’exploitation pétrolière ou gazière. 

Soyons clairs : on considère, à l’échelle internationale, que le Canada est un producteur responsable qui maintient des normes parmi les plus sévères.

Parmi les pays où les citoyens voient les produits pétroliers canadiens d’un très bon œil, citons les États-Unis (notre plus important client… et notre principal concurrent sur le plan des hydrocarbures), mais aussi l’Inde et la Chine, là où la croissance de la demande d’énergie sera la plus forte au cours des 25 prochaines années.

Les citoyens canadiens, dont les Québécois, veulent du pétrole canadien. Manifestement, les citoyens du reste du monde en veulent aussi. La demande de pétrole va continuer à augmenter pendant au moins 25 ans. La question se pose donc : qu’attend-on pour éliminer les embûches au développement d’infrastructures de transport de pétrole et de gaz au Canada ?

Nous devons collectivement avoir le courage de passer outre aux objections d’une minorité bruyante et surreprésentée, et qui souffre du syndrome « BANANA » : Build Absolutely Nothing Anytime Near Anybody (ne construisons absolument rien près de qui que ce soit). Plutôt, bâtissons les infrastructures nécessaires, sécuritaires et propres, pour transporter des produits essentiels et demandés. Et faisons profiter le monde entier de l’énergie et de l’expertise canadiennes.

Germain Belzile est chercheur associé senior, département des actualités, à l'IEDM. Il signe ce texte à titre personnel.

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