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Textes d'opinion

Investir à Montréal : le fardeau fiscal est toujours parmi les plus élevés au Canada

L’Institut C.D. Howe publiait récemment son classement 2016 sur le fardeau fiscal de l’investissement dans les grandes villes canadiennes. Tout comme c’était le cas l’an dernier, l’investissement à Montréal est accablé d’un taux effectif marginal d’imposition beaucoup plus élevé que dans les autres métropoles du pays.

Le taux effectif marginal d’imposition est une mesure qui indique à quel point les impôts découragent l’investissement. Concrètement, ce taux est une mesure des incitations à investir prenant en compte tous les types d’impôts appliqués aux bénéfices futurs des investissements présents, toutes les subtilités des systèmes fiscaux, ainsi que les déductions possibles.

L’an dernier, à l’occasion de la publication de ce classement, je posais la question à savoir si la Ville de Montréal faisait tout ce qu’elle pouvait pour séduire les investisseurs. La réponse était bien entendu non puisque, comme ce classement l’indique, un dollar supplémentaire de revenu de l’investissement était taxé à hauteur de 76 cents l’an dernier. Est-ce que les choses se sont améliorées cette année?

À peine. La mesure du fardeau fiscal de l’investissement est passée à 74,9 % cette année. Et sur ces 74,9 %, une majeure partie est attribuable à la Ville de Montréal. En effet, les taxes municipales y représentent 56,2 points de pourcentages, lorsqu’on y inclut la taxe scolaire (3,5 points de pourcentage l’an dernier).

Bien qu’il y ait eu amélioration, cela ne change rien au classement de Montréal. Parmi les métropoles canadiennes, seulement Saint-Jean au Nouveau-Brunswick et Charlottetown à l'Île-du-Prince-Édouard la dépassent, comme l’an dernier, mais ces deux villes ne sont pas de grandes destinations d’affaires et ne concurrencent pas directement Montréal pour attirer les entreprises.

Lorsqu’une entreprise choisit dans quelle ville elle va s’établir, elle prend en compte plusieurs indicateurs. À Montréal, par exemple, la qualité de vie, le coût de la main-d’œuvre raisonnable et des coûts d’exploitation relativement faibles jouent en faveur de la ville. Mais la Ville de Montréal plombe ces avantages par des taxes et des impôts parmi les plus élevés au Canada.

Bien qu’on doive saluer la modeste baisse du taux effectif marginal d’imposition de cette année, la Ville de Montréal aurait intérêt à poursuivre ses efforts de réduction de son fardeau fiscal afin d’attirer les investissements qui garantiront sa prospérité et le niveau de vie de ses citoyens.

Mathieu Bédard est économiste à l'Institut économique de Montréal. Il signe ce texte à titre personnel.

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