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Textes d'opinion

Le maire de Saguenay a raison

Dans une vidéo publiée mardi matin, le maire de Saguenay, Jean Tremblay, accuse l’organisation activiste Greenpeace de compromettre le développement de projets actuels et futurs au Saguenay–Lac-Saint-Jean.

Au-delà de son aparté un peu malencontreux sur « les intellectuels », il a mis en lumière avec justesse le fait que nos gouvernements ont établi des règles régissant la politique forestière québécoise et les droits de coupe. Et que ces règles sont entièrement respectées par les entreprises forestières, dont Produits forestiers Résolu, pourtant mise en cause par Greenpeace dans ce dossier.

Rappelons les faits. Environ 85 travailleurs vont perdre leur emploi à Alma, alors que Résolu a annoncé la fermeture définitive d’une machine à papier. Les attaques de Greenpeace contre Résolu, qu’elle accuse de « ravager la forêt québécoise », ainsi que les pressions et menaces que la multinationale de l’écologisme a exercées sur des clients de Résolu, comme la chaîne Best Buy, ont sûrement contribué à ces pertes d’emplois.

Or, voilà qu’hier, j’entends à la télé un représentant de Greenpeace, prenant un ton mielleux, affirmer que son organisation recherche avant tout la collaboration et le dialogue. Cela m’a paru franchement odieux. En effet, ça prend tout un culot de prétendre vouloir dialoguer et collaborer lorsque sa propre organisation n’hésite pas à utiliser des tactiques extrêmement agressives pour faire perdre des clients importants à une entreprise, quitte à ce qu’une usine ferme et que des travailleurs soient jetés à la rue.

Greenpeace est bien sûr libre de « suggérer fortement » à des clients d’une entreprise forestière de ne pas acheter ses produits. Mais, qu’ensuite, on vienne me faire croire que cet organisme est pour la collaboration et la bonne entente, ça prend tout un culot !

Oui, Résolu a récemment perdu des certifications FSC. Mais il s’agit avant tout d’un imbroglio bureaucratique où le gouvernement du Québec, principalement, doit être pointé du doigt. Le président de FSC Canada admettait d’ailleurs récemment dans les médias qu’il y avait une forme d’injustice pour Résolu, qui est pénalisée en raison d’un conflit sur lequel elle n’a aucun contrôle.

Mais ni cela ni les pertes d’emplois annoncées ne semblent émouvoir Greenpeace. Pourtant, il faudrait rappeler à ces activistes excités que le Québec est la province comptant le plus de forêts certifiées FSC au Canada, avec l’équivalent de quelque 30 000 terrains de football.

Finalement, le maire de Saguenay a raison de s’inquiéter pour sa région. Le fait est que Greenpeace, malgré sa rhétorique de « collaboration », aime « jouer dur », mais pour ensuite s’émouvoir dès qu’on ose la critiquer en des termes un tant soit peu énergiques.

Michel Kelly-Gagnon est président et directeur général de l’Institut économique de Montréal. Il signe ce texte à titre personnel.

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