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Communiqués de presse

La diminution du protectionnisme agricole permettrait d’atténuer la crise alimentaire mondiale

Montréal, 29 mai 2008 – Le monde a une énorme capacité de production de nourriture en réserve pour faire face à la crise alimentaire. Dans une étude publiée par l’Institut économique de Montréal (IEDM), l’auteur, Ian Irvine, professeur au département des sciences économiques de l’Université Concordia, affirme que «le démantèlement du protectionnisme et l’augmentation de l’offre permettraient de compenser la hausse des prix des carburants et des engrais et d’atténuer les effets des politiques malavisées de soutien aux biocarburants. Cette réforme répondrait à l’accroissement de la demande de nourriture des pays émergents».

Trois pistes pour augmenter l’offre alimentaire

D’abord, les prix agricoles élevés sont une occasion de démanteler le protectionnisme afin de permettre les exportations et de stimuler la production alimentaire. Pourtant, la plupart des économies développées subventionnent encore leurs producteurs et écoulent leurs surplus sur les marchés internationaux, ce qui entrave les capacités de plusieurs pays pauvres d’exporter leur production et d’investir dans leur propre secteur agricole.

Ensuite, on pourrait accroître l’offre alimentaire en cultivant les terres qui ne sont pas convoitées pour le développement urbain dans les pays à revenus moyens, particulièrement dans l’ancien bloc de l’Est. Ces pays ont vu leurs surfaces agricoles disponibles augmenter avec la hausse de la productivité permise par l’abandon de l’économie collectiviste.

Finalement, des gains d’efficacité à grande échelle seraient encore largement possibles en utilisant des technologies agricoles plus performantes, par exemple grâce à un meilleur usage des engrais, malgré leur hausse de prix récente.

Les facteurs aggravants de la crise alimentaire

L’expansion de la culture de l’éthanol et d’autres biocarburants, largement subventionnée, a détourné l’utilisation du maïs de l’alimentation animale et humaine. Ces politiques malavisées ont également entraîné une diminution des terres utilisées pour le blé et le soja, en plus de stimuler la demande et les prix pour les engrais largement utilisés pour le maïs.

Une autre explication réside du côté de l’offre: la production mondiale de céréales a diminué, notamment à cause de la sécheresse qui a restreint la récolte de blé en Australie. De plus, les réserves mondiales de céréales ont baissé, entraînant de plus importantes variations de prix.

Quant aux carburants et aux engrais, ils n’ont causé qu’une faible hausse des dépenses agricoles au Canada, environ 3% de 2006 à 2007, et ont donc eu un impact négligeable sur le prix des aliments au détail, mais la situation est très différente dans les pays peu développés où ces facteurs représentent une part bien plus substantielle du coût de production des denrées agricoles.

Un facteur surévalué de la crise alimentaire

La croissance des revenus à l’échelle mondiale, particulièrement en Inde et en Chine, génère une croissance de la demande et une pression sur les prix. Mais cet enrichissement ne peut expliquer l’explosion du prix des aliments observée ces deux dernières années, car le taux de croissance de la demande pour les céréales a été continu, sans variation substantielle depuis dix ans.

Le Point sur la crise alimentaire mondiale a été préparé par Ian Irvine, professeur au département des sciences économiques de l’Université Concordia.

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Renseignements et demandes d’entrevues: André Valiquette, Directeur des communications, Institut économique de Montréal, Tél.: (514) 273-0969 p. 2225 / Cell.: (514) 574-0969 / Courriel: avaliquette (@iedm.org)

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