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Communiqués de presse

Pourquoi les consommateurs ne profitent-ils pas de la hausse du dollar?

Montréal, 6 décembre 2007 – Pourquoi les prix canadiens au détail ne se sont-ils pas ajustés plus rapidement pour équivaloir aux prix américains et ainsi permettre aux consommateurs de profiter de la quasi-parité des deux devises?

Dans une Note économique publiée par l’Institut économique de Montréal (IEDM), le vice-président et économiste en chef, Marcel Boyer, et le professeur Ian Irvine de l’Université Concordia expliquent que les pressions concurrentielles n’ont pas encore entraîné une adaptation des marchés en raison de nombreuses rigidités dans les prix au Québec et au Canada. Le professeur Irvine ajoute que «le consommateur peut jouer un grand rôle pour amener les entreprises à ajuster leurs prix, en cherchant mieux les aubaines, en magasinant sur Internet et en faisant pression sur les détaillants en les informant de leurs solutions de rechange».

De nombreux facteurs peuvent expliquer ces différences de prix entre le Canada et les États-Unis, dans différents secteurs de l’économie:

Des prix agricoles réglementés

La gestion de l’offre des produits agricoles, des tarifs douaniers élevés et un contrôle des prix dans le cas de la volaille, des oeufs et du lait, ne permet pas au consommateur canadien de se procurer des biens importés de ces catégories à meilleur prix.

Des services avec peu de concurrence extérieure

Une portion croissante de l’économie canadienne est composée de services, dont un grand nombre ne peuvent pas être importés facilement et sont donc protégés de la concurrence étrangère et des fluctuations du taux de change.

Des prix avec une composante inamovible

La variation du prix de l’essence est grandement minimisée lorsque le prix du pétrole brut fluctue sur les marchés mondiaux, puisqu’il ne compte que pour moins de la moitié du produit raffiné, le reste étant accaparé par les taxes et les coûts de transport, de raffinage, de distribution et de vente au détail.

Des locateurs d’automobiles avec un pied sur le frein

En établissant un prix différent pour chaque pays, les fabricants peuvent avoir intérêt à maintenir des prix élevés au Canada pour valoriser le bilan de leurs entreprises de location, qui représente 50% du parc automobile, et ainsi réaliser des gains de plusieurs milliards de dollars.

Des médicaments aux prix prescrits

Les médicaments sont un des secteurs où les prix sont réglementés, dans ce cas par le Conseil d’examen du prix des médicaments brevetés. Comme les prix étaient déjà fixés à un niveau plus bas que les prix américains, il est peu probable que les compagnies pharmaceutiques soient ouvertes à renégocier ces prix à la baisse.

Des contrats à durée fixe sans flexibilité

Restreindre la flexibilité des prix par contrat pour une durée déterminée est une façon de réduire le risque tant pour l’acheteur que pour le vendeur. De telles limites sont observables dans les contrats de fruits et légumes entre les fournisseurs américains et des supermarchés canadiens ainsi que dans la mise en marché des livres et des magazines américains.

La Note économique La montée du dollar canadien et les prix au détail a été préparée par Marcel Boyer, vice-président et économiste en chef de l’IEDM, et Ian Irvine, professeur d’économie à l’Université Concordia.

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Pour demandes d’entrevues : André Valiquette, Directeur des communications, Institut économique de Montréal, Tél. : 514 273-0969 p. 2225 / Cell. : 514 574-0969 / Courriel : avaliquette@iedm.org

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