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Textes d'opinion

Montréal peut faire mieux

Montréal est-il en déclin? Seule certitude, Montréal peut faire mieux, beaucoup mieux. Toutes les grandes villes ont connu des bouleversements, mais elles n’ont jamais cessé de jouer un rôle vital en matière de développement économique et comme catalyseurs d’innovation.

Les métropoles contribuent à la création de richesse de leur pays dans une proportion bien supérieure à leur poids démographique. Pensons aux villes portuaires, aux villes industrielles et, aujourd’hui plus que jamais, aux villes du savoir se devant d’attirer et de garder des talents dans de multiples domaines. C’est le cas de Montréal.

Une grande métropole repose non seulement sur l’existence d’un milieu du savoir hors pair issu notamment des sciences, des arts, des affaires, mais surtout sur leur capacité d’interaction constante, gage d’une grande créativité et d’innovation. C’est ainsi que se développe l’attrait pour une métropole.

La vraie concurrence

Une métropole n’est pas en concurrence avec ses régions, mais avec les autres grandes villes. Celles-ci ne cessent de se concurrencer à l’échelle internationale pour attirer talents et investissements productifs. D’ailleurs, elles se comparent constamment et le nombre d’indicateurs utilisés est grandissant : qualité des soins de santé et d’éducation, climat des affaires, loisirs, qualité des infrastructures routières, sécurité, tolérance!

Malgré son lot de pauvreté, à l’instar de plusieurs grandes villes nord-américaines, Montréal possède plusieurs des atouts d’une métropole. Il n’a pas connu le déclin (et le renouveau…) de certaines villes mono-industrielles américaines. Son centre-ville n’est pas un simple aggloméré de sièges sociaux qui se vide après les heures de bureau, ni une ville d’arrière-boutique. Elle vit, et c’est là-dessus qu’il faut tabler pour développer une capacité de formation, d’attraction et de rétention de talents de haut niveau dans tous les domaines hautement spécialisés.

Le tissu industriel de Montréal s’est beaucoup effrité au cours des dernières décennies. La baisse colossale de la valeur des exportations manufacturières internationales de Montréal lors des dernières années reflète bien cette réalité. Mais cela ne serait dommage que si les secteurs des services et des technologies de pointe ne pouvaient prendre le relais au cours des prochaines années. C’est une logique implacable associée au développement de toute grande métropole.

L’entrepreneuriat

Quant aux quartiers thématiques, on peut douter que cela constitue un moyen de hisser Montréal au palmarès des grandes villes internationales. Pense-t-on vraiment que le Quartier des spectacles, malgré son côté intéressant, sera suffisant pour changer le visage de la ville et attirer de nouveaux résidents et de nouvelles entreprises?

Ce sont les citoyens et les entreprises montréalaises qui sont responsables du développement urbain de Montréal et de son rayonnement international, bien plus que des quartiers thématiques ou des crédits d’impôt. En fait, il ne devrait y avoir qu’un seul thème à la grandeur de l’île, celui de l’entrepreneuriat fondé sur la créativité.

Dominique Vachon est économiste associée à l’IEDM.

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