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L’économie de marché aide les pauvres

Je n’ai sans doute pas besoin de convaincre la plupart des lecteurs de ce journal que l’entrepreneuriat, la recherche et développement et la gestion, bref, «les affaires» en général, sont une source importante de notre prospérité.

Toutefois, tout au long du dernier siècle, et encore aujourd’hui, divers mouvements ont contesté les bienfaits des mécanismes de l’économie de marché. Le dernier en date est celui de l’«antimondialisation». Pour ses partisans, les entreprises multinationales et les mouvements de biens et de capitaux à grande échelle sont au contraire une cause d’appauvrissement. Quelques riches capitalistes en profitent peut-être, mais la masse des travailleurs, elle, en est victime. C’est pourquoi il faudrait le plus possible restreindre la liberté des échanges, taxer les flux financiers, réglementer au maximum les activités des entreprises, et organiser le développement économique de telle façon que les gouvernements en deviennent les maîtres d’œuvre, pour le «bien-être du plus grand nombre».

Il est certes difficile de défendre les principes de la théorie économique lorsqu’on nous réplique que ces idées servent à défendre les intérêts d’une petite élite et à justifier l’exploitation des plus pauvres. Même des gens d’affaires concèdent parfois que le capitalisme profite d’abord et avant tout aux plus nantis, et que l’État est justifié de redistribuer massivement cette richesse.

Toutefois, une économie de marché qui fonctionne bien n’a pas seulement l’avantage d’être «efficace». C’est aussi le système économique le plus avantageux pour les plus pauvres.

L’émergence du capitalisme en Occident et ailleurs coïncide avec la fin des famines, avec le développement d’une classe moyenne et, pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, avec l’atteinte d’un niveau de vie inconnu jusque-là pour les travailleurs ordinaires. Ce système a permis à des centaines de millions d’individus de se sortir de la misère et d’accéder à un confort auquel seule une petite élite avait accès auparavant. C’est d’abord la production de masse et les grandes entreprises qu’il faut remercier pour cela.

Ludwig von Mises, l’un des économistes les plus importants du 20e siècle, explique que «c’est grâce aux grandes corporations si les masses peuvent maintenant jouir d’un niveau de vie sans précédent. […] Le principe fondamental du capitalisme est de produire pour satisfaire les besoins du plus grand nombre. […] C’est la grande entreprise qui rend toutes les réalisations de la technologie moderne accessibles au citoyen ordinaire. Tout le monde tire bénéfice de la très haute productivité qui caractérise la production à grande échelle.»

Il est crucial de mieux faire comprendre l’économie de marché. Sinon, les démagogues auront le champ libre et les politiciens risquent de manifester leur attitude moutonnière usuelle en suivant les idées à la mode, que celles-ci soient rationnelles ou non. Comme le dit Mises, ce sont les gains de productivité engendrés par une production à grande échelle qui permettent de baisser les prix des biens et services (en dollars constants) et de les rendre accessibles à une portion de plus en plus large de la population. Je reviendrai sur cette tendance fondamentale dans une prochaine chronique.

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